Les lettres du fer

poèmes de Golan Haji * illustratrions de Mohamad Omran
traduit de l’arabe (Syrie) par Nathalie Bontemps

Quatrième titre de la nouvelle collection Racines autour d’un autre champ lexical et sonore : ici, nous avons choisi la racine H•d•d, qui nourrit les mots Hadîd (fer), Haddâd (forgeron), Houdoûd (frontières), Hâdd (acéré), Hidâd (deuil). Où l’on entend que le champ des racines est plus ou moins léger et joyeux…

Nous avons confié la liste de cette racine difficile et sombre à Golan Haji, poète kurde syrien qui vit en France depuis 2012. Il a travaillé sur la résonance entre ces mots, dans leur sonorité et dans leur sens profond, pour écrire deux poèmes dans une langue arabe contemporaine et magnifique.
L’illustration des Lettres du fer est cadrée dans une peinture de grande taille, réalisée en 2013 à la plume et encre par Mohamad Omran, artiste syrien venu en France pour ses études d’art en 2007 et résidant à Paris depuis. Des hommes machines font face à des hommes plantes : les hommes machines-hélicoptères charrient des têtes coupées et manipulent une marionnette cheval mutilé à tête d’homme. Peints à la verticale, les hommes machines portent des lunettes noires et exhibent de gros sexes. Face à eux, les hommes plantes et arbres, peints à l’horizontale, se défendent avec leurs branches et leur masse protège un corps allongé, le corps d’un homme mort. D’une page à l’autre, on découvre cette peinture par morceaux, on la reconstitue mentalement, grâce aux fils de la racine.

_________________

17 x 22 cm | broché | 16 pages (avec une affiche centrale à détacher) | racines | octobre 2023 | 11 €
isbn : 978-2-919511-99-0